Savon saponifié à froid

Savon saponifié à froid

Michel Pobeda est le président de l’Association des Nouveaux Savonniers ou ADNS.

C’est un des pionniers de la saponification à froid qu’il pratique depuis des dizaines d’années. Il est spécialiste des huiles végétales et est dans le négoce des oléagineux de qualité (particulièrement  les huiles tropicales) depuis 30 ans et il a lui-même une Société spécialisée dans les Huiles végétales,  (c’est un huilier comme il dit) qui fournit de nombreux laboratoires cosmétiques.

Il est aussi très impliqué dans la démarche de « Nature et Progrès ».

C’est sa compétence et son éthique qui ont fait que je l’ai choisi comme le principal fournisseur des Huiles d’Oleassence en Luberon.

Voici une Vidéo dans laquelle il raconte son histoire de Savonnier.

Il explique comment il a appris la fabrication de savon par des méthodes ancestrales africaines (grâce aux africaines qui faisaient des pains dermatologiques avec le beurre de karité qu’elle récoltait et la potasse obtenu en faisant brûler des résidus). Il a alors redécouvert les propriétés d’un autre type de savons : Les Savons Saponifiés à froid.

Les femmes africaines ont alors constaté que les savons saponifiés à froid permettaient de raviver la couleur de leurs tissus africains et de nettoyer en douceur leur peau. Elles réservaient alors leurs savons de Marseille pour leur vaisselle et le nettoyage de leurs maisons.

D’OU VIENNENT LES SAVONS INDUSTRIELS ?

Michel explique comment ont été conçus les savons industriels avec Mr Chevreul, spécialiste des oléagineux de l’époque, au moment de la révolution Industrielle, en 1820. Celui-ci a mis en place une nouvelle équation:

Huile + Soude = Savon + Glycérine, alors que à l’origine, Huile + Soude = un vrai Savon artisanal saponifié à froid (qui garde sa glycérine)

Or, la méthode artisanale fait que le savon se solidifie en 3 mn.

Et, en industrie ce n’est pas possible pour fabriquer de grosses quantité. C’est beaucoup trop rapide pour être mis dans des moules . Donc les industriels ont rajouté de l’eau pour ralentir la solidification (qui peut durer jusqu’à 1 semaine au lieu de 3mn).

L’eau ajoutée dans la fabrication à chaud  (comme celle du savon de Marseille) a comme propriété d’entrainer alors la Glycérine qui devient un 2ème produit de la saponification beaucoup  plus rentable, car vendu 50 fois plus cher que le savon. Le savon devient alors un sous-produit de la fabrication de Glycérine.

Le savon, sans sa glycérine, alors devient plus agressif  sur la peau. Les containers de savon (sans glycérine) arrivent d’Asie en copeaux et on se contente de les mettre en moule en France.

Alors, comme ces savons sans glycérine sont trop décapants,  se fabriquent maintenant des « savons sans savon » fabriqués à base de pétrole qu’on appelle aussi « Syndets » qui ont un pH neutre, mais qui sont remplis d’ingrédients chimiques qui sont nocifs pour la peau et l’organisme (soupçonnés d’être cancérigène).

Mais, on ne peut  fabriquer un vrai savon que de façon artisanale. On ne sait pas le fabriquer de façon industrielle.

Pour être sûr que votre savon est de bonne qualité, assurez-vous qu’il est vraiment « artisanal » et « saponifié à froid ».

La semaine prochaine, Michel Pobeda, président de l’Association des Nouveaux Savonniers (ADNS) continuera à nous parler de son expérience et de son livre paru chez Marabout : Les Bienfaits des Huiles Végétales.

PS: Lors d’une de mes escapades à Marseille, je suis allée dans un magasin qui vendait du savon et le vendeur m’a affirmé, très sérieux, que son savon était saponifié à froid, car il faisait fondre à température tiède les copeaux de savon reçus d’Asie !!!

Je n’en suis pas encore revenue.